Le jardin thérapeutique est un espace pensé pour soutenir la santé mentale à travers une interaction avec la nature, diverses stimulations sensorielles et une implication libre de ses usagers. Facilement accessible, il peut contribuer à soutenir la santé émotionnelle, physique et sociale des individus, via un aménagement centré sur la détente et les échanges sociaux. Découvrez ses apports, sa conception inclusive et sa fonction collective, avec des témoignages et recommandations utiles pour mettre en place un espace ressourçant.
Qu’est-ce qu’un jardin thérapeutique ?
Un jardin thérapeutique n’est pas qu’un lieu décoratif : il s’agit d’un espace aménagé pour favoriser l’équilibre émotionnel et soutenir certaines fonctions physiques ou cognitives. Ce jardin accueille toute personne cherchant un environnement serein, en proposant des ambiances propices à la détente, des parcours adaptés et des options d’interaction sociale et sensorielle.
Ces jardins prennent en compte l’accessibilité universelle, avec notamment des chemins confortables pour les personnes ayant des difficultés motrices, des coins ombragés agréables, des assises réparties pour inviter à la contemplation, ainsi que des zones de culture adaptées à différents niveaux de mobilité ou d’autonomie. Leur composition repose sur une stimulation des sens en douceur : des teintes sobres, des arômes naturels, des matières végétales variées et des bruits ambiants tels que celui de l’eau ou le chant des oiseaux.
Chaque projet s’ajuste aux préférences de ses utilisateurs : qu’il s’agisse de personnes âgées, d’individus atteints de troubles neurologiques ou de familles sensibles à l’environnement, les concepteurs s’efforcent de concevoir des espaces sans jugement, où chacun peut se sentir libre. Un aménagement souple est souvent mis en avant, en limitant l’aspect médical visible afin d’éviter les mises à distance symboliques.
Certains espaces ajoutent des éléments tels que petits potagers, modules de jeux sensoriels ou bassins peu profonds. Ces dispositifs permettent à chacun d’être actif, de développer leur créativité ou de retrouver un sentiment d’implication dans leur environnement immédiat.
Les effets sur la santé mentale et physique
Les répercussions positives des jardins thérapeutiques sont soutenues par plusieurs études et retours d’expérience. L’hortithérapie, ou thérapie par le jardinage, a montré des impacts favorables chez certaines personnes sujettes à des troubles anxieux, des états dépressifs ou des troubles cognitifs. Il est observé des effets bénéfiques sur la qualité de vie, principalement chez les individus atteints de pathologies chroniques ou neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.
La présence dans un environnement végétalisé, couplée à des actions concrètes comme planter ou arroser, semble encourager une certaine disposition mentale apaisée. Pour certaines personnes, cela favorise une forme d’attention présente à soi et à son environnement direct. Du côté des proches ou du personnel de santé, cette dynamique peut permettre une meilleure communication et une baisse perçue de l’isolement.
| Aspect à soutenir | Effets observés | Attributs du jardin concernés |
|---|---|---|
| Tensions émotionnelles | Calme, diminution des pensées anxieuses | Arômes doux, sons fluides comme une fontaine |
| Focus et mémoire | Amélioration de l’attention, évocation de souvenirs | Jeux liés aux textures, diversité du cadre |
| Expression personnelle | Satisfaction, sensation d’être actif | Parcelles modulables, potagers accessibles |
| Relations sociales | Reprise des échanges, sentiment d’appartenance | Activités partagées, mobilier collectif |
Certaines initiatives, comme celles soutenues par la Fondation Médéric Alzheimer ou l’association Jardins Santé, mettent en lumière les retombées possibles : encouragement de la motricité douce, stimulation des réflexes et augmentation de la motivation quotidienne.
Un environnement varié, enrichi de textures naturelles, d’odeurs agréables ou de sons comme le bruissement du vent, semble introduire une coupure bienvenue par rapport au rythme quotidien souvent formaté. Ces apports ne concernent pas uniquement les personnes suivies : ils peuvent aussi profiter aux accompagnants ou aux personnels, générant un mieux-être commun.
« Depuis que ce jardin a été mis en place dans notre résidence, j’y trouve un lieu où ralentir. Dès que je longe les buissons et passe près des bassins, mes pensées se calment. Participer aux ateliers de jardinage me permet de revivre le geste de planter, que j’aimais déjà pratiquer avant, et cela me donne un sentiment d’utilité. Les moments partagés avec d’autres résidents m’aident aussi à sortir de la routine. Ce jardin m’offre un espace où je respire mieux, mentalement et physiquement. »
Fonction collective et dynamique communautaire
Ce type d’espace ne bénéficie pas uniquement à ceux qui s’y rendent pour des raisons thérapeutiques ou de santé. Le jardin thérapeutique peut aussi s’affirmer comme un lieu de rencontre informelle, favorisant les échanges et la création de liens entre personnes qui ne se connaissaient pas auparavant.
Les ateliers jardinage, les animations à visée sensorielle, ou les petits évènements organisés dans le jardin peuvent rassembler différents individus : adolescents curieux, parents ayant besoin de souffler, adultes soucieux de nature, visiteurs plus âgés, personnes vivant un deuil, ou habitants du même quartier. L’enjeu consiste à faire que chacun s’y sente accueilli.
Des réseaux d’entraide locale ou initiatives collectives peuvent accompagner la naissance de ces jardins, avec l’aide de groupes associatifs ou de communautés de proximité. Ces derniers peuvent proposer des ateliers concernant la sensibilisation à l’écologie, ou la transmission de savoir-faire simples liés au jardin. Par ce biais, ces espaces prennent part à une démarche de soutien collectif.
Dans les hôpitaux ou maisons de retraite, disposer d’un jardin accessible permet parfois aux résidents de retrouver des gestes oubliés, de parler plus librement ou de renouer avec l’extérieur. Ces espaces peuvent ainsi être intégrés de façon souple dans les pratiques du soin, en complément d’autres approches.
Pour mieux comprendre l’organisation d’un espace vert orienté sur le bien-être, voici un aperçu vidéo d’un exemple d’aménagement sensoriel :
Commencez avec des espèces végétales simples à entretenir et qui s’adaptent bien au climat de votre région. Ajoutez quelques zones pour se poser (chaises larges, coins ombragés), des surfaces faciles d’accès (chemins plats), et variez les sensations : senteurs, matières au toucher, différentes hauteurs de plantes. Veillez à rendre le tout accessible sans effort à toute la famille, y compris les personnes ayant des limitations physiques.
Le jardinage prend une place importante : plantation légère, entretien de petites surfaces, dégustation d’herbes aromatiques. D’autres activités possibles : dessins de mandalas végétaux, lectures dans l’herbe, repas en petit groupe, jeux coopératifs dans la verdure.
Il est recommandé d’inviter les résidents ou usagers à exprimer leurs préférences dès la période de planification. Il vaut mieux que les espaces soient pensés pour convenir à une pluralité de profils : jeunes, personnes fragiles, enfants, aidants, etc. Une animatrice ou un formateur en jardinage thérapeutique peut accompagner les équipes dans cette démarche.
Il arrive que ces environnements calmes et familiers limitent le sentiment de décalage ou de confusion ressenti par certaines personnes. Des éléments comme les senteurs de fleurs connues, les parcours libres, et les surfaces à manipuler contribuent à stimuler les souvenirs, parfois sans recourir aux mots.
Penser à l’accessibilité dès le départ est important : installer des rampes si besoin, prévoir des appuis, porter attention aux contrastes visuels. Il faut également éviter une standardisation trop stricte du mobilier ou des usages, afin que chacun puisse trouver sa manière d’être dans ce jardin, sans contrainte.
Sur le long terme, certains individus observent un meilleur repli sur soi face au stress, une envie d’interagir à nouveau, ou simplement un moment de relâchement apprécié dans la journée. Pour plusieurs usagers réguliers, ce jardin devient un repère où poser son attention et son souffle.
Ces éléments suggèrent que le jardin thérapeutique peut participer à une meilleure qualité de vie, tout en créant des points d’ancrage personnels ou collectifs. En facilitant des moments de calme, d’activité douce ou de partage, il s’insère peu à peu dans les habitudes comme une ressource disponible.
Sources de l’article
- https://www.santepubliquefrance.fr/docs/nature-et-jardin-dans-la-prevention-et-l-accompagnement-therapeutique
- https://agriculture.gouv.fr/le-jardin-demilie-un-projet-de-jardin-therapeutique-dedie-aux-autistes
