Le jardin des saveurs


Des tomates juteuses, des salades croquantes, des melons sucrés, des herbes parfumées : cultiver ses légumes est possible et facile, même dans un jardin de la taille d’un mouchoir de poche.

Rien ne vaut les légumes cultivés maison. Leur goût est sans pareil. Et c’est sans compter le plaisir de la récolte, du panier débordant de senteurs et de saveurs que l’on rapporte à la cuisine. Avoir un potager est à la portée du jardinier le plus néophyte, et même un balcon suffit pour cultiver quelques herbes aromatiques, deux ou trois plants de tomates et cinq ou six laitues bien pommées.

A sa mesure

Le tout est d’établir son jardin gourmand en rapport de ses possibilités et du temps dont on dispose pour semer, arroser, biner, tailler, des opérations indispensables et suivies pour mener à terme ses cultures.

Ne voyez pas trop grand. Si vous n’avez que le week-end à consacrer à vos légumes, limitez-vous à 40 ou 50 m2. Si vous habitez sur place, avec une centaine de mètres carrés, vous aurez de quoi faire de belles potées, terminer vos repas avec des salades délicieuses, parfumer vos mets de fines herbes. Et si vous voulez nourrir toute votre famille, alors là, voyez grand. Un minimum de 300 à 400 m2 est nécessaire pour produire tous les légumes que l’on consomme en une année.

Sur un balcon, ou une terrasse, quelques bacs et jardinières vous permettront de produire des légumes, en quantité limitée certes, mais de varier. Il existe des variétés à petit développement, souvent très décoratives et qui remplacent agréablement les fleurs habituelles.

Où l’installer ?

Rares sont les légumes qui poussent à l’ombre. La plupart ont besoin de beaucoup de soleil pour arriver à maturité. Installez donc votre potager dans l’endroit le plus clair du jardin.

– Si vous entretenez bien vos carrés de culture et si vous l’agrémentez de quelques plantations fleuries, votre potager peut être tout aussi décoratif que des massifs d’annuelles ou de vivaces. Rien ne s’oppose donc à ce que vous le placiez à proximité de votre maison. Cela vous facilitera aussi les récoltes. Si vous l’installez dans le fond de votre propriété, prévoyez un petit massif de plantes aromatiques à proximité de la cuisine. Ainsi, il sera plus rapide d’aller cueillir quelques brins de persil ou de thym tout en préparant les plats. Une simple jardinière ou quelques potées peuvent suffire.

– Prenez garde aux ombres portées. En plein été, le soleil est presque au zénith. Mais au tout début du printemps, à l’époque des semis et des repiquages, lorsque les jeunes plants sont les plus fragiles, le soleil est souvent bas sur l’horizon. Et un mur, un arbre, la maison peuvent les priver d’une lumière qui leur est nécessaire et de la chaleur qui favorise la levée des graines ou l’enracinement des petites mottes. A proscrire : le potager installé sous le couvert d’arbres d’ornement ou fruitiers. D’une part, cela le prive de clarté, d’autre part, les racines des arbres absorbent une grande partie de l’eau et des matières nutritives que vous apportez.

Attention au vent ! Il refroidit la terre, l’assèche aussi. Il casse les tiges, diminue la fécondation… Si votre jardin est situé dans une zone très venteuse, plantez une haie brise-vent d’environ 3 m de hauteur. Faites de même pour abriter votre jardin des courants d’air venant du nord ou de l’est.

L’outillage

Le meilleur outil du jardinier a beau être sa main, rien ne vaut une bêche, une binette ou un râteau pour assurer la préparation du sol et l’entretien des cultures !

Dans votre panoplie du maraîcher amateur, il faut un minimum d’outils.

Pour travailler la terre, équipez-vous d’une bêche ou d’un louchet. La seule différence entre ces deux outils est le système d’emmanchement, mais tous deux servent à retourner le sol. Si votre jardin est pierreux ou constitué d’une terre collante, mieux vaut choisir une fourche-bêche. Ses quatre dents pénètrent plus facilement dans le sol et la terre y adhère moins.

_ Pour préparer la terre à recevoir vos semis et vos plantations, une griffe est utile pour briser les mottes et niveler le sol. Vous fignolerez ensuite avec un râteau.

_ Les outils du semis et du repiquage sont le semoir, le plantoir et le transplantoir. Le premier est une boîte ronde dont on peut régler l’ouverture selon la grosseur des graines. Le plantoir est pointu et utile pour creuser un trou dans lequel on glisse les plants de poireaux, de choux ou de salades lorsqu’ils sont à racines nues. Si vous préférez les plants en motte, il vous faut un transplantoir, sorte de truelle qui vous permet de creuser un trou suffisamment large pour installer votre plant sans écraser la motte. N’oubliez pas le cordeau pour tracer des rangs bien rectilignes.

– L’entretien courant fait appel à la binette pour éliminer les mauvaises herbes, mais aussi pour briser la croûte superficielle qui se forme avec les pluies ou les eaux d’arrosage.

– Pour l’arrosage, équipez-vous d’un arroseur avec une pomme ou bien de tuyaux et d’un pistolet réglable, du jet fin au brouillard. Si vous êtes l’heureux propriétaire d’un puits, profitez de cette eau gratuite pour arroser votre potager. Investissez alors dans une pompe immergée ou  dans une pompe de surface.

Bien évidemment, cette liste est le minimum qu’il vous faut. Mais vous pouvez la compléter avec d’autres outils qui ont tous leur utilité et sont souvent mieux adaptés à certaines pratiques culturales : la pelle, la serfouette, le sarcloir, le pulvérisateur sans oublier la brouette et la paire de gants.